Le GAIC à Taizé pour la semaine de rencontres des 18-35 ans, du 20 au 27 août 2017
Pour cette semaine où se sont retrouvés plus de 2000 jeunes chrétiens, pour la plupart déjà bien engagés dans la vie, les frères avaient prévu un copieux programme d’ateliers avec des intervenants jeunes d’autres continents, des acteurs de solidarité, des représentants d’organisations internationales ou de communautés chrétiennes etc.
A ce titre, le GAIC avait été invité à déléguer quelques-uns des siens pour témoigner de l’amitié entre chrétiens et musulmans telle que nous la vivons dans notre association, au cours de deux ateliers. Comme d’habitude à Taizé, l’anglais a permis à ces jeunes venus surtout d’Europe mais aussi d’autres pays (nous avons noté la présence de jeunes libanais - dont 2 musulmans- et de jeunes coptes) d’échanger à partir de leur expérience et de leur foi. Heureusement, lors de nos interventions, nous avons trouvé en frère Jean-Marie et frère Emile des interprètes très fidèles. Mais il y avait aussi quelque 500 jeunes français, un contingent pour une fois particulièrement élevé.
Mercredi 23 après-midi, ce sont Nacer Khalfi et Hélène Millet qui ont animé un atelier, intitulé « La violence dans le Coran et le Nouveau Testament », où ils ont présenté à l’aide d’un Power-point la recherche qu’ils avaient menée sur ce difficile sujet durant l’année 2015-2016 au sein de l’Atelier du GAIC « Vivre les Textes ». Ils ont insisté sur :
1. l’importance de l’amitié, faite de respect et de confiance, qui a régné au cours de chaque réunion, rendant possible des échanges en vérité.
2. l’obligation éthique et intellectuelle de replacer les versets dans leur contexte littéral (au sein du paragraphe, du chapitre et du livre) et leur contexte historique.
3. la nécessaire équité qui consiste à traiter de la même manière Coran et Nouveau Testament.
Ainsi, il est possible de dresser des listes de versets violents sortis du Nouveau Testament, à l’instar des extraits du Coran qui circulent plus ou moins ouvertement dans les milieux chrétiens. Dans les deux cas, ces versets sont sortis de leur contexte. Or il est non moins possible de repérer les passages où le Coran appelle à la tolérance et à la « non-contrainte » en religion. L’assistance a été particulièrement nombreuse et attentive ; des intervenants polonais ont demandé que leur soit communiqué le Power-point pour en faire usage dans leur pays, notamment auprès de leurs évêques.
Vendredi 25 au matin, aux côtés du fondateur de l’Arche, Jean Vanier, Abdelkader Oukrid a parlé au nom du GAIC dans un atelier portant sur « Dieu tout puissant, Dieu humble ? Comment Dieu agit-il dans sa création ? Chrétiens et musulmans partagent leur vision ».
Abdelkader a aussi animé l’atelier « Dieu et l’univers : le regard de la science et de la foi » en tant que mathématicien et présenté des poèmes andalous à l’atelier « Adoucir l’exil par la poésie » tandis qu’un calligraphe syrien, réfugié à Taizé, commentait trois de ses œuvres.
Abdelkader n’a donc pas chômé, d’autant plus que beaucoup de jeunes lui ont demandé des entretiens particuliers, heureux qu’ils étaient de pouvoir poser toutes leurs questions à un musulman en qui ils avaient reconnu un frère.
Du vendredi 5 au lundi 8 mai 2017 a eu lieu à Taizé un week-end d’amitié islamo-chrétienne. À l’initiative de Khaled Roumo, ami musulman de la communauté, il s’agissait de passer du temps ensemble en vue de partager une expérience spirituelle autour du thème : le goût de Dieu.