Bonne fin du ramadam et bonne fête de l'Aïd-el-Fitr !
Vendredi 21 avril 2023 marquera la fin du Ramadan.
Après ce mois de jeûne, la fête et ses réjouissances marqueront le retour à la vie ordinaire et à son rythme quotidien.
Mais une vie renouvelée par le jeûne et la prière, enrichie par l’approfondissement du lien avec le Tout Autre et par le partage avec l’autre comme un frère, par le rappel de notre humanité commune regardée avec la même bienveillance par le Très-Haut.
C’est pourquoi, nous chrétiens nous nous réjouissons avec nos amis musulmans et leur disons de tout cœur :
"AID MOUBARAK SAID !"
Officiel | La date de l'Aïd el-Fitr actant la fin du Ramadan 2023 en France est annoncée
Depuis la Grande Mosquée de Paris, la date de l'Aïd el-Fitr a été fixée au vendredi 21 avril 2023. C'est un soupir de soulagement qui est poussé par des millions de musulmans en France. La ...
Aïd-el-Fitr : comment les musulmans célèbrent la fin du ramadan
Le mois de ramadan touche à sa fin et les musulmans s'apprêtent à célébrer vendredi l'Aïd-el-Fitr, l'une des deux grandes fêtes de l'islam avec l'Aïd-el-Kebir. Voici quatre questions pour c...
Aïd-el-Fitr : comment les musulmans célèbrent la fin du ramadan
Le mois de ramadan touche à sa fin et les musulmans s’apprêtent à célébrer vendredi l’Aïd-el-Fitr, l’une des deux grandes fêtes de l’islam avec l’Aïd-el-Kebir. Voici quatre questions pour comprendre le déroulé et le sens de cette « petite fête ».
Par Aurélia Hetzel
Publié aujourd’hui à 18h00, modifié à 21h04
Dans quelques heures sera visible le croissant de la nouvelle lune, qui marquera l’entrée dans le mois de chawwal, le dixième mois du calendrier islamique, calendrier lunaire. Ce jour sera l’occasion pour les musulmans de célébrer l’Aïd-el-Fitr, fête joyeuse et populaire en se souhaitant « Aïd Moubarak ! », « Heureuse fête ! ». Voici quatre questions pour comprendre le sens de cette fête.
Quand débute l’Aïd-el-Fitr ?
Selon les calculs astronomiques, le 1er du mois de chawwal tombera cette année ce vendredi 21 avril dans le calendrier grégorien. Mais la tradition musulmane veut que s’observe la Lune naissante à l’œil nu, si bien que la nuit qui précède son apparition est généralement appelée la « nuit du doute » (ou « nuit de l’annonce »), expression utilisée également pour marquer le début du mois de ramadan.
La nouvelle lune n’étant pas visible partout au même moment, le début de chaque mois peut varier d’un jour, voire deux, selon l’endroit de la Terre où l’on se trouve. L’Arabie saoudite a annoncé jeudi que l’Aïd-el-Fitr aura lieu vendredi dans le royaume.
Comme le rappelle à plusieurs reprises le Coran, l’observation de la nature et de l’Univers doit faire signe pour le croyant et le guider, car leur organisation manifeste leur créateur : « Dieu a soumis le soleil et la lune qui courent chacun à un terme fixé. Il gouverne l’ordre et il explique ses signes. […] Il recouvre de nuit le jour. Ce sont des signes pour ceux qui réfléchissent. » (sourate XIII, verset 2-3)
A noter que si l’Aïd-el-Fitr, qui peut durer trois jours, est férié dans certains pays, il est possible en France d’obtenir un jour de congé pour cette fête, notamment pour les employés du public.
Quel est le sens de l’Aïd-el-Fitr ?
L’Aïd-el-Fitr marque l’accomplissement du mois de ramadan qui est consacré à l’abstinence, à l’accomplissement de la récitation nocturnale du Coran, à d’intenses prières et qui est notamment marqué par le jeûne rituel (sawm), conformément à la prescription coranique : « Mangez et buvez, jusqu’à ce que l’on puisse distinguer, à l’aube, un fil blanc d’un fil noir. Jeûnez, ensuite, jusqu’à la nuit. » (II, 187)
Après une lunaison consacrée aux pratiques les plus saintes, l’heure est donc à la célébration ancestrale de l’Aïd-el-Fitr, « fête de la rupture du jeûne », également appelée Aïd-el-Sghir, c’est-à-dire « petite fête ». C’est l’une des deux grandes fêtes de la communauté musulmane instituées par le prophète avec l’Aïd-el-Kebir (la « grande fête », désignant l’Aïd al-Adha, la « fête du sacrifice », laquelle commémore le sacrifice d’Abraham, le 10 du mois de dhou al-hijja, c’est-à-dire le dixième jour du pèlerinage, hajj, cinquième pilier de l’islam), qui dure trois jours et devrait tomber le 28 juin cette année.
Avant la prière du matin, il convient d’abord de s’acquitter de la zakat al-Fitr (la zakât désigne l’aumône légale, le troisième pilier de l’islam), auprès d’une mosquée ou d’une association caritative, par exemple : elle est destinée à permettre aux démunis de pouvoir, eux aussi, préparer les festivités célébrant ce jour de fête. La générosité est un moyen d’affirmer l’importance de toute la oumma, la communauté, sans exclure les plus pauvres.
En France, cette année, son montant a été fixé à 7 euros par personne par la Fédération de la Grande Mosquée de Paris et le Conseil théologique musulman de France (CTMF), ce qui est censé équivaloir à la valeur moyenne d’un repas complet. A l’origine, cette aumône rituelle était constituée d’une mesure de nourriture, le sâ‘, correspondant à quatre fois ce que peuvent contenir deux mains jointes.
Au matin du premier jour du nouveau mois, les musulmans, après avoir pratiqué les grandes ablutions, effectuent une prière solennelle collective, à la mosquée ou en plein air sur une esplanade (musallâ, « lieu de prière »). Il convient d’y aller si possible à pied, en empruntant un chemin différent à l’aller et au retour (comme le faisait le prophète, pour une raison inconnue, peut-être pour témoigner de sa foi le plus largement possible), d’être bien et de neuf vêtu, parfumé, mais pas à jeun (il est recommandé de manger au moins quelques dattes).
Cette prière, la salat al-Fitr (salat désigne la prière, deuxième pilier de l’islam), tout comme celle exécutée lors de la fête du sacrifice, diffère quelque peu des prières quotidiennes puisqu’elle est suivie d’un double sermon et qu’elle est composée de différentes étapes, appelées unités.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Pendant les premiers siècles de l’islam, il existait plusieurs versions du Coran »
Après l’ouverture de la prière avec la formule du takbir Allahou akbar (« Dieu est grand »), une unité consiste en une station debout pour réciter la sourate qui ouvre le Coran (al-fatiha, « la liminaire »), puis une inclination pour répéter la louange à Dieu, enfin une double prosternation avec de nouveau une louange à Dieu. Ensuite, pour clore la prière, le musulman récite, en position accroupie, la profession de foi (la shahâda, premier pilier de l’islam) et adresse une salutation à l’intention du prophète.
La fête ne prévoit-elle que des obligations religieuses ?
Le reste de cette journée festive est consacré à des actions pieuses, comme la visite aux tombes des membres de la famille et la répétition du takbir, mais aussi divertissantes, comme la teinture des mains au henné. L’enthousiasme des musulmans se manifeste également par des congratulations, des échanges de vœux et de cadeaux (notamment des vêtements aux enfants).
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Cadeaux de Noël : de la Rome antique à nos jours, une longue (et polysémique) histoire
La fête est placée sous le signe du partage, surtout de nourriture lors de grands repas réunissant famille et amis. Manger après le jeûne sacré devient presque un acte ritualisé ; il n’est d’ailleurs pas permis à celle ou celui qui a des jours de jeûne à rattraper de s’en acquitter ce jour-là.
Les sucreries y sont particulièrement à l’honneur (au point que l’Aïd-el-Fitr est désigné comme « la fête du sucre » en Turquie, par exemple). Gâteaux au miel, aux amandes, aux pistaches, à la fleur d’oranger – chacun a ses recettes traditionnelles, locales ou familiales –, sont offerts à l’entourage : de grands festins pour cette « petite fête », en somme.
Aurélia Hetzel
Aurélia Hetzel est chercheuse en littérature comparée et en sciences religieuses. Elle est l’autrice, notamment, de Témoignage et prophétie. Le rêve de la femme de Pilate (Classiques Garnier, 2021) et La Reine de Saba. Des traditions au mythe littéraire (Classiques Garnier, 2012)