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SERIC 2023

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SERIC 2023

Publié par webmestre

Déclaration de la Fédération protestante de France "Israël-Palestine : le silence n’est pas une option", 7 mai 2024

A Paris, le 07/05/2024

Face aux drames humains et humanitaires que connaît le Proche-Orient, le silence n’est pas une option.

Malgré la lecture principalement binaire qui est faite de ce conflit, la Fédération protestante de France affirme son égale solidarité avec toutes les personnes victimes de ce conflit : les victimes du massacre du 7 octobre 2023 et leurs familles, les otages toujours détenus et leur familles, les juifs vivant en France terrifiés par le déferlement d’une vague d’actes antisémites indignes de la République, les victimes civiles gazaouis et leurs familles, les habitants de la bande de Gaza qui ont vu leur domicile anéanti, ont été contraints au déplacement, et, affamés et privés d’accès aux soins élémentaires, sont livrés à une situation humanitaire inacceptable.

La solidarité du protestantisme français vient également soutenir les chrétiennes et chrétiens vivant en Palestine et en Israël. Les accompagnant dans notre prière, nous les soutenons dans leur engagement à être des artisans de paix et de justice.

Le massacre du 7 octobre 2023 a heurté les consciences et provoqué dans le judaïsme un traumatisme sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La lutte engagée par le gouvernement de l’État d’Israël contre le terrorisme est certes légitime, mais elle ne saurait justifier des dizaines de milliers de victimes civiles, dont notamment plus de 12 000 enfants, ni cette crise humanitaire majeure qui nous préoccupe au plus haut point. La Fédération protestante de France ne peut cautionner les excès des mesures de rétorsion du gouvernement d’Israël. Elle tient à affirmer son attachement fondamental à la valeur de toute vie humaine, et attester que la violence demeurera toujours une impasse. Inexorablement, cette dernière crée des blessures mémorielles et sème les germes des haines et des conflits du lendemain. Seule la priorité donnée à la sauvegarde de toute vie humaine, quelle qu’elle soit, peut favoriser l’émergence d’un monde plus pacifié et d’une paix durable.

Alors que les souffrances durent à présent depuis 7 mois, la Fédération protestante de France :

  • Réitère l’appel à la libération immédiate et inconditionnelle des otages encore détenus par le Hamas ;
  • Adresse un appel à l’État d’Israël de prendre immédiatement et sans condition préalable toutes les mesures nécessaires pour éviter une catastrophe humanitaire en permettant sans délai l’acheminement dans la bande de Gaza de l’aide humanitaire indispensable ;
  • Renouvelle l’appel aux responsables politiques de peser, par tous les moyens à leur disposition, pour obtenir un cessez-le-feu et ouvrir par le dialogue une nouvelle voie politique vers une paix durable ;

Il n’y a pas de paix sans justice, ni sans dialogue respectueux. La grille de lecture binaire, qui tend à réduire la complexité de la situation à un camp de bons et un camp de méchants, qui tend à essentialiser juifs et musulmans, n’est pas à la hauteur des enjeux, ni au Proche-Orient, ni en France.

La Fédération Protestante de France encourage tous les citoyens, qu’ils soient sensibles à la légitimité de l’État d’Israël et à la situation des juifs en France, ou que leur soutien aille à la cause du peuple palestinien et à la situation des musulmans en France, à faire preuve de capacité d’écoute afin de promouvoir un dialogue respectueux et ainsi éradiquer toute lecture manichéenne indigne de cette situation. Elle invite tous les citoyens, qu’ils croient au ciel ou qu’ils n’y croient pas, à honorer la devise républicaine qui fait de la Fraternité non seulement une promesse, mais avant tout un devoir pour chacun.

 

Pasteur Christian Krieger,
Président de la Fédération protestante de France
Contact presse :
Juliette Angeletti : juliette.angeletti@federationprotestante.org ; 07 77 23 16 77

> La déclaration de la fédération protestante de France du 7 mai 2024 en fichier PDF ci-joint :
> Petit retour sur le message du Pape François à l'issue de l'Angélus le 3 mars 2024 sur la Place Saint Pierre à Rome :

A l’issue de l’Angélus le 3 mars 2024: Le Pape François, Place Saint-Pierre à Rome

Je porte quotidiennement dans mon cœur, avec douleur, la souffrance des populations en Palestine et en Israël, due aux hostilités en cours. Les milliers de morts, de blessés, de déplacés, les destructions immenses causent de la douleur, et cela avec de terribles conséquences sur les petits et les sans-défense, qui voient leur avenir compromis. Je me demande: pense-t-on vraiment construire un monde meilleur de cette façon, pense-t-on vraiment atteindre la paix? Assez, s’il vous plaît! Disons le tous: assez, s’il vous plaît! Arrêtez-vous! J’encourage à poursuivre les négociations pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et dans toute la région, afin que les otages soient immédiatement libérés et retournent auprès de leurs proches qui les attendent avec angoisse,  et que la population civile puisse avoir un accès sûr aux aides humanitaires nécessaires et urgentes. Et s’il vous plaît, n’oublions pas l’Ukraine martyrisée, où tant de personnes meurent chaque jour. Il y a tellement de douleur là-bas.

Le 5 mars marquera la deuxième Journée internationale de la sensibilisation au désarmement et à la non-prolifération. Que de ressources gaspillées pour les dépenses militaires qui, en raison de la situation actuelle, continuent tristement d’augmenter! J’espère vivement que la communauté internationale comprendra que le désarmement est avant tout un devoir, le désarmement est un devoir moral. Gardons cela à l’esprit. Et cela nécessite le courage de la part de tous les membres de la grande famille des Nations de passer de l’équilibre de la peur à l’équilibre de la confiance.

Je vous salue tous, romains et pèlerins venus de divers pays. Je salue les jeunes Ukrainiens que la communauté de Sant’Egidio a convoqués sur le thème «Vainc le mal par le bien. Prière, pauvres, paix». Chers jeunes, merci pour votre engagement en faveur de ceux qui souffrent à cause de la guerre. Merci! 

Et je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!

Chrétiens d’Israël et Palestine : « Chaque camp nous demande d’adopter une position radicale, ce que nous ne pouvons pas faire »
Les deux prélats Rafic Nahra, évêque auxiliaire de Jérusalem, et Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient, dressent un état des lieux de la situation des chrétiens locaux et alertent, dans un entretien au « Monde », sur le « désespoir » qui frappe la région tout entière, et particulièrement Gaza.

Propos recueillis par Gaétan Supertino
Publié le 05 mai 2024 à 09h00 
Temps deLecture 8 min.


https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2024/05/05/chretiens-d-israel-et-palestine-chaque-camp-nous-demande-d-adopter-une-position-radicale-ce-que-nous-ne-pouvons-pas-faire_6231653_6038514.html
 

Rafic Nahra est évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem et « vicaire patriarcal » de Nazareth, ce qui en fait le représentant de l’Eglise catholique dans cette ville du nord d’Israël, où Jésus a, selon la tradition chrétienne, passé son enfance. Il est de passage à Paris, ce dimanche 5 mai, à l’occasion de la Journée des chrétiens d’Orient, organisée par L’Œuvre d’Orient.

Pascal Gollnisch est, quant à lui, directeur général de cette institution catholique apportant son soutien aux projets (éducatifs, humanitaires, sanitaires ou culturels) portés par des communautés chrétiennes d’Orient, de l’Ukraine à l’Inde, en passant par le Levant, l’Arménie, la Corne de l’Afrique, mais aussi Israël et la Palestine. Dans un entretien au Monde, les deux prélats dressent un état des lieux critiques de la situation en Terre sainte, celle des chrétiens comme de l’ensemble de la population.

A bientôt sept mois des massacres du 7 octobre et alors que la guerre à Gaza ne semble trouver aucune issue, croyez-vous encore à la paix ?

Rafic Nahra : Les perspectives, pour le moment, sont extrêmement difficiles : il y a un tel cumul de méfiance, de violence et de rancune de tous les côtés. Les Palestiniens n’en peuvent plus d’attendre leur droit à l’autodétermination. Aujourd’hui, la situation humanitaire à Gaza est inimaginable, des violences inouïes sont commises en Cisjordanie. Les Palestiniens sentent leur dignité bafouée.

Les Israéliens souffrent quant à eux des actes terroristes à répétition et ont vécu le 7 octobre 2023 comme un drame national sans précédent, surtout avec la prise de centaines d’otages, et comme une véritable humiliation. Ils se sentent abandonnés par la terre entière.

Ajoutons à cela le fait que la société israélienne était déjà extrêmement divisée : plusieurs mois avant le 7 octobre, des manifestations monstres se tenaient contre le gouvernement, toutes les semaines, parfois tous les jours. Les Israéliens sont en profond désaccord sur la société qu’ils veulent. Cela s’est renforcé avec la question des otages et au gré des discours de l’extrême droite. Le tout crée un ressenti extrêmement fort, faisant qu’un discours rationnel n’est plus possible. Il y a beaucoup de désespoir des deux côtés. La guerre a cassé ce qu’il restait de confiance, notamment dans les relations entre Juifs et Arabes – en tant qu’Arabe, je le ressens au quotidien.

Une guerre aussi lourde de conséquences ne peut pas s’achever par des petites victoires ici ou là, de tel ou tel camp : il faut des décisions importantes qui permettent que tout cela ne se répète plus. On ne voit pas comment il pourrait y avoir une issue sans solution viable pour les 5 millions de Palestiniens. Il faudra des chefs courageux, réalistes et francs avec leur peuple pour aller dans ce sens. Il y en a eu par le passé. Mais aujourd’hui, y en a-t-il encore ?

 

Pascal Gollnisch : Personne, en effet, ne semble être en mesure de dire aux Palestiniens vers quoi nous nous dirigeons. Nous avons condamné sans réserve et sans hésitation l’attaque criminelle et terroriste du 7 octobre. Il nous semble cependant aujourd’hui que le conflit dans la bande de Gaza dépasse ce qui est acceptable. Ce n’est plus une simple action de défense, cela s’apparente à un désir d’écrasement du peuple palestinien.

Chaque camp doit désormais prendre ses responsabilités pour construire la paix. On répète souvent que la solution à deux Etats est impossible. Il suffirait pourtant de le décider : le 18 avril, lors d’un vote à l’ONU, la plupart des Etats membres étaient prêts à voter en ce sens, mais les Etats-Unis ont mis leur veto. C’est une action internationale qui a suscité l’existence de l’Etat d’Israël. On ne peut pas considérer que la communauté internationale avait un rôle à jouer en 1948 et qu’elle n’aurait aujourd’hui plus rien à dire.
 

 

Durant des années, trop de pays ont pensé pouvoir oublier le problème et cela nous explose aujourd’hui à la figure. C’est vrai pour les pays occidentaux, mais pas uniquement : une action internationale est nécessaire, dans laquelle les pays arabes doivent également prendre leur part. Tout le monde doit travailler ensemble, sans se substituer aux acteurs de terrain.

Il est aujourd’hui très difficile d’obtenir des informations sur ce qui se passe à Gaza. Que savez-vous de la situation, vous qui êtes en contact régulier avec les chrétiens restés sur place ?

R. N. : La situation à Gaza est lamentable. Dans le Nord, il n’y a tout simplement plus d’infrastructures, plus d’approvisionnement public en eau ou en électricité, une bonne part des maisons sont détruites ou inhabitables, alors qu’il y a encore entre 200 000 et 400 000 personnes sur place.

La communauté chrétienne a d’ailleurs fait le choix de rester dans le Nord. S’il est difficile d’avoir des chiffres précis, il resterait encore 750 chrétiens (orthodoxes et catholiques) sur le millier qui vivait dans le nord de Gaza avant le 7 octobre. Certains, munis d’un passeport, ont pu quitter la région, mais la plupart y vivent toujours.

Si la situation semble aller un peu mieux aujourd’hui du point de vue de l’approvisionnement en nourriture grâce à l’aide humanitaire, ils ont connu des jours très difficiles. Plusieurs sont morts par manque de soins et de médicaments. Nous savons, par exemple, que les sœurs de Mère Teresa, qui s’occupent de personnes en situation de handicap, ont perdu sept de leurs cinquante-quatre résidents. L’un de leurs générateurs électriques, essentiel pour les soins, a été touché lors d’un bombardement.

 

L’armée israélienne étant au courant qu’ils étaient restés dans leurs paroisses, cela a peut-être contribué à ce que la zone soit moins bombardée. Même s’il y a eu des tirs – et environ une trentaine de morts chrétiens –, notamment à côté de la paroisse orthodoxe, la plupart des chrétiens ont encore un toit sur la tête et une adresse… Nous leur fournissons de l’aide, qu’ils partagent autant que possible avec les familles musulmanes autour.

P. G. : Les écoles chrétiennes (trois catholiques et une orthodoxe) continuent d’assurer tant bien que mal une permanence d’éducation pour les élèves – dont 99 % sont musulmans. Sur place, beaucoup disent que quitte à mourir, ils préfèrent mourir chez eux et rester auprès de la population, là où ils peuvent être utiles. Ils ne restent pas enfermés dans leur réduit chrétien sans parler à personne : ils aident avec les moyens qui sont les leurs, et tentent de relayer un message de paix et de pardon.

Au-delà de Gaza, comment les chrétiens sont-ils perçus en Israël et en Palestine, où ils représentent environ 2 % de la population ? On a pu voir récemment des vidéos, sur les réseaux sociaux, de juifs radicaux perturber des manifestations chrétiennes. Ce type d’incident est-il courant ?

R. N. : Ce phénomène est malheureusement nouveau, même s’il date d’un peu avant le 7 octobre. Cela fait vingt ans que je vis dans la région, et je n’avais jamais connu cela auparavant, ni à Jérusalem ni à Nazareth. Depuis environ un an et demi, certains groupes extrémistes, très minoritaires – il est important de ne pas généraliser –, se sentent les mains libres pour commettre des actes antichrétiens.

Pendant plusieurs mois, le gouvernement israélien a été complètement absent face à ces phénomènes. Aujourd’hui, il semble y avoir une certaine reprise en main, notamment depuis que les médias ont commencé à en parler. Mais cela reste un problème récurrent.

 

Nous sommes dans une société très polarisée, où chaque camp nous demande de prendre une position radicale dans son sens et contre l’autre, avec une logique du type « qui n’est pas avec moi est contre moi ». Mais nous ne pouvons pas réagir ainsi en tant que chrétiens, ce n’est pas ce que nous enseigne l’Evangile. Une chose est de comprendre la souffrance de l’autre, une autre est d’adhérer à cette manière d’agir. Ce qui fait que nous sommes parfois mal perçus.

Il est vrai que, numériquement, nous sommes peu nombreux. Et, parfois, nous avons l’impression d’être complètement dépassés par les événements. Mais nous essayons ne pas nous enfermer dans une mentalité de minorité. Nous avons un rôle à jouer pour aider à la réconciliation, par l’écoute et le dialogue. Je crois sincèrement que les chrétiens apportent une parole modératrice. Si elle disparaît, le prix sera élevé.

Cette région est dite « trois fois sainte », sacrée pour les trois grandes religions monothéistes. Le religieux, omniprésent, ne contribue-t-il pas à accroître les tensions ? Est-ce une terre « trop » sainte ?

R. N. : Pour les juifs, c’est la terre où l’essentiel de leur histoire sacrée s’est déroulée. Pour nous chrétiens, c’est la terre où Jésus est né, a vécu, est mort et est ressuscité. Dans la tradition musulmane, la mosquée Al-Aqsa est le troisième lieu saint de l’islam. En résumé, ce pays ne sera jamais complètement areligieux, il faut vivre avec cela.

 

La religion est un matériau inflammable. Mise entre les mains de quelqu’un de violent, elle peut devenir extrêmement dangereuse. Il faudra trouver le moyen d’en sortir non pas en luttant contre les religions, mais en muselant les fondamentalismes.

Si les responsables politiques ont un rôle important, c’est aussi notre cas, responsables religieux, par le message que l’on transmet. La Terre sainte peut devenir une occasion de rencontres et de partages entre tous ceux la considèrent comme sainte : juifs, musulmans, chrétiens, druzes et toutes les personnes de bonne volonté attachées à cette terre.

P. G. : Pour moi, toute terre est sacrée. Quand Moïse arrive près du buisson ardent, il entend une voix qui lui dit : « Retire tes sandales, car le lieu où tu te tiens est une terre sacrée » (Exode 3, 5-6). Le lieu où chacun « se tient » est une terre sacrée, parce que l’homme sanctifie la terre où il se trouve.

Lire aussi l’analyse | Article réservé à nos abonnés Aux sources de la ferveur des chrétiens évangéliques envers Israël

 

Il s’agit là [Israël-Palestine] de la terre où Jésus a vécu, ce qui nous fait la reconnaître, en tant que chrétien, comme « sainte », avec les autres pays dans lesquels il est allé : l’Egypte, la Jordanie, le Liban. Mais plutôt qu’une sainteté excluante, je préfère y voir une terre de ressource, un lieu de rencontre avec Dieu et avec les hommes. D’ailleurs, le Moyen-Orient est un carrefour entre l’Europe, la Méditerranée, l’Asie ou l’Afrique.

C’est aussi le lieu où, selon les trois monothéismes, le Messie est censé revenir à la fin des temps. Or, certains chrétiens ou juifs radicaux vont jusqu’à envisager la destruction de l’esplanade des Mosquées pour reconstruire le Temple antique d’Israël et précipiter le retour du Messie…

R. N. : Certains, en effet, ont développé cette idée. Quelques-uns ont même déjà dessiné les plans du troisième temple. Mais ce n’est, heureusement, pas très répandu pour l’instant. Cela contredirait les intérêts de l’Etat d’Israël, qui doit maintenir des accords de paix avec le monde arabe, dont la plupart des pays prêtent plus d’importance à l’esplanade des Mosquées qu’à la prunelle de leurs yeux. Sur ce sujet, le gouvernement israélien tient son rôle face aux fanatiques religieux, qui ne mesurent pas toujours les conséquences que pourraient avoir leurs actes.

 
Votre foi est-elle mise à l’épreuve face à de telles situations de souffrance ? Ne vous dites-vous jamais : comment Dieu peut-il rester silencieux ?

R. N. : En 2014, le pape François est venu visiter Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem. Le commentaire qu’il a alors partagé avec nous m’a marqué. Souvent, lorsqu’on évoque l’Holocauste, on se demande : « Où était Dieu ? » Mais le pape nous incite à nous demander : « Homme, où es-tu ? » C’est la question que Dieu pose au troisième chapitre de la Genèse, quand Adam et Eve, après avoir commis le mal, se cachent de Dieu qui les cherche.

Quand il y a une manifestation aussi monstrueuse du mal, lors de l’Holocauste ou lors d’une guerre, je préfère, avec le pape, interroger ma responsabilité d’être humain plutôt que de me cacher et d’accuser Dieu.

 

P. G. : La foi n’est pas un fleuve tranquille. Le Christ ne nous a pas dit : « Restez chez vous dans le calme et je viens régler tous vos problèmes. » Dans les écoles, dans les lieux de soins, dans les asiles pour les personnes âgées, dans les maisons d’accueil d’enfants en situation de handicap : les chrétiens sont appelés à être en mission. Etre chrétien, c’est parfois être confronté à la dureté du monde, à la présence du mal – qui est aussi dans nos cœurs. Nous appelons « conversion » ce combat contre le mal.

> à lire également "Guerre en Israël : le complexe exercice de positionnement des évangéliques arabes."


Les chrétiens du Moyen-Orient rejettent la violence tout en exprimant leur frustration face au manque de reconnaissance occidental de la réalité de l’occupation et des dommages collatéraux des bombardements.
JAYSON CASPER|
30 octobre 2023 09:32

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