Mgr Henri Teissier a vécu sa Pâques mardi 1er décembre au petit matin. Un AVC l’ayant surpris la veille dans le petit appartement qu’il occupait depuis deux ans à Lyon, il a été accueilli au service de réanimation de l’hôpital Édouard Herriot.
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Le père Christian Delorme, ses nièces Isabelle et Caroline et son neveu Jacques l’ont veillé toute la nuit, récitant pour et avec lui la prière d’abandon qui lui était chère. « Nous imaginons la belle rencontre avec Frère Charles, le bienheureux et futur saint dont c’est la fête au Ciel aujourd’hui », écrit Mgr Paul Desfarges, l’actuel évêque d’Alger. « Clin d’œil du Ciel à notre Église d’Algérie qui doit tant au père Teissier dans son histoire, depuis la guerre de libération, l’indépendance du pays, la traversée des années noires, jusqu’aujourd’hui. »
Monument de l’histoire de l’Algérie et de son Église
Véritable monument de l’histoire de l’Algérie et de son Église, Henri Teissier a eu la joie de vivre un moment magnifique, le 8 décembre 2018 à Oran, avec la béatification de son frère en épiscopat et ami, Pierre Claverie et des 18 religieux et religieuses assassinés pendant la décennie noire.
Une sorte d’accomplissement pour lui qui était leur évêque, qui les avait accompagnés dans leur discernement - fallait-il partir comme le leur ordonnaient les autorités françaises, ou rester malgré les risques ? - et qui avait dû, dans le chagrin et la peur, organiser leurs obsèques et le rapatriement de leurs dépouilles après chaque attentat. Pour cet homme au cœur de pasteur, et à la larme facile lorsque l’on évoquait la mémoire d’« Odette », « Christophe » ou « Christian », la très belle célébration au sanctuaire de Santa-Cruz a été synonyme de guérison.